C O U P E R I N

Louis Couperin fait aujourd’hui l’objet d’une attention considérable dans le monde baroque. Ses suites de danses et surtout ses préludes non-mesurés sont reconnus comme un sommet inégalé dans leur genre. Certains clavecinistes vont jusqu’à le comparer à Chopin dans l’histoire du piano, et le placent ainsi au coeur de l’identité de leur instrument. Pourtant Louis Couperin reste assez méconnu du grand public. L’édition tardive de son oeuvre, depuis le début du 20ème siècle, l’a maintenu dans l’ombre de son neveu François, souvent appelé « Couperin le Grand » . Celui-ci évoquait dit-on le style « plus admirable qu’imitable » de son oncle.

 

C’est au piano que j’ai découvert Louis Couperin, en déchiffrant ses pièces pour clavecin. Captivé par l’expressivité rare de cette musique, je me suis plongé dans une étude approfondie de son oeuvre. Ce travail de recherche m’a convaincu de l’intérêt artistique de faire entendre Louis Couperin au piano, comme on le fait pour François Couperin, Rameau, Scarlatti, Bach et bien d’autres compositeurs baroques. À cette entreprise unique, à mi-chemin entre tradition, transcription et retour aux sources, s’ajoute une autre particularité passionnante : les suites de Louis Couperin ne sont pas constituées d’avance. C’est à l’interprète de les élaborer, lui faisant ainsi nécessairement prendre toute sa part de réappropriation artistique.

 

On ne sait que peu de chose de la vie de Louis Couperin. Mort à Paris en 1661, à 35 ans d’après Titon du Tillet, on en déduit sa naissance en 1626, à Chaumes-en-Brie. Sa carrière musicale débute vers 1650 lorsque son protecteur Jacques de Chambonnières l’invite à rejoindre Paris et la cour. Organiste à l’église Saint-Gervais, comme ses descendants jusqu’en 1830, claveciniste ou encore violoniste, Louis Couperin occupa également le poste de « Dessus de viole de la Chambre du roi », créé spécialement pour lui par Louis XIV. Son oeuvre, écrite en dix ans, comprend environ 200 pièces pour clavecin et orgue. Celles-ci nous sont parvenues sous forme de manuscrits, tous copies posthumes anonymes.

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

pierre chalmeau pianiste